Deux personnes portées disparues depuis trois mois au Rwanda :Jean Nsengimana et Antoine Zihabamwe

Spread the love

Jean Nsengimana, 50 ans habitant dans le district de Huye et son petit frère Antoine Zibahamwe, 43 ans habitant dans la ville de Kigali ont été arrêtés et emportés par la police de Kagame le 28 septembre 2019. Cela s’est produit vers 13h lorsque les deux frères voyageaient vers Nyagatare dans la région Est du Rwanda. Quand la voiture qui les transportaient, de la compagnie RUHIRE EXPRESS, est arrivée à un endroit nommée Karangazi, la police a arrêté la voiture, a demandé aux deux hommes de descendre et au chauffeur de continuer le chemin sans eux. 

Selon les informations qui sont parvenues à l’oeil d’Abaryankuna, les deux hommes allaient rendre visite à la femme de Jean Nsengimana, Josée Ngiruwonsanga, mise en centre de détentionle 21 septembre 2019 à Nyagatare. Elle avait été arrêtée lorsqu’elle allaitrendre visite à ses quatre enfants qui poursuivent leurs études en Ouganda. Après l’avoir malmenée et lui avoir demandée une contrepartie de 500,000 FRW, la police judiciaire rwandaise a demandé à Madame Ngiruwonsanga d’appeler sa famille pour qu’elle lui apporte la somme demandée. La police judiciaire rwandaise a qualifié cette somme «d’or » [NDLRnous considérons quec’est de la corruption car ce n’est pas un juge qui a fixé le montant mais plutôt le procureur]. On a fait peur à la femme en lui disant que si elle ne donnait pas le montant exigé, elle allait restée enfermée pendant 6 mois.

Un téléphone a été prêté à Josée Ngiruwonsanga pour qu’elle appelle son mari, elle a donc appris la disparition de son mari et de son beau-frère en passant le coup de fil. Ngiruwonsanga a été libérée après avoir fourni la somme exigée et après avoir passé 20 jours en détention. A sa sortie elle a commencé à s’inquiéter sur ce qui était arrivé à son mari et à son beau-frère.

Depuis le 28 septembre 2019, date à laquelle les deux hommes ont été arrêtés, personne ne sait ce qu’ils sont devenus ou ce qui leur est arrivé.

Leurs familles ont informé l’œil d’Abaryankuna qu’elles ont cherché dans les centres de détention de la police de Kagame sans les trouver, à la place la police leur a fait tourner en rond. Un ami de Nsengimana habitant dans la région Est du Rwanda a dit à la Voix de l’Amérique qu’ils ont cherché à toutes les stations de police des Districts de Nyagatare, Kirehe et Remera,qu’ils ont été même envoyés auprès de la police routière sans résultat.

Les femmes de deux hommes sont démunies face à la situation et sont toujours à la recherche de leurs maris. En effet les deux hommes étaient les sources des revenus de leurs foyers, trois mois après leur disparition les vies de deux familles sont devenues précaires. Il est à parier que les quatre enfants du couple qui vivent en Ouganda sont inquiets et font face aux difficultés de la vie car l’argent et les nécessaires à vivre que leur mère leur apportait ont été délestés lorsqu’elle a été arrêtée.

La porte-parole du parquet de Kagame, Marie Michelle UWAMARIYAa dit à la Voix de l’Amérique qu’elle n’a pas d’informations sur la disparition de deux hommes et qu’elle allait commencer à suivre l’affaire.

De l’autre côté, l’œil d’Abaryankuna a pu s’informer et su que le fils ainé de Jean NSENGIMANA, Emmanuel NSENGIMANA 23 ans surnommé Fils, étudiant en Ouganda, lorsqu’il avait été au Rwanda en vacances avait été arrêté et emprisonné pendant sept jours. Durant sa détention, il a été torturé car il n’était pas autorisé à poursuivre les études en Ouganda et qu’il était soupçonné de travailler avec Kayumba Nyamwasa. Faire les études en Ouganda et ce soupçon lui ont valu d’être frappé à l’aide des gros bâtons, des crosses d’armes ou des couteaux, d’être torturé par électrocution. A sa sortie de sa détention, Il a tout de suite été amené à l’hôpital.

Emmanuel NSENGIMANA 23 ans surnommé Fils.

L’injustice dont subissent les rwandais de la part des dirigeants rwandais dont le devoir est de les protéger continue de dépasser les limites jour après jour. Les uns sont tués, les autres forcés à la disparition, les autres en prison et spoliés de leurs biens dans les circonstances hors la loi. Toutes les injustices ne peuvent pas être citées, paradoxalement les autorités rwandaises continuent de vanter partout que le Rwanda est un pays hautement sécurisé alors qu’elles privent les Rwandais de cette sécurité etles oppriment.

La nouvelle constitution rwandaise garantit aux Rwandais les droits fondamentaux, la liberté de vivre et d’habite selon leur choix mais Kagame et ceux travaillant pour lui privent les Rwandais de ces droits en les empêchant de vivre, de voyager et d’habiter selon leur propre volonté que cela soit à l’intérieur ou à l’extérieur du Rwanda.

Kagame signe des accords avec les autres pays, notamment avec les pays limitrophes comme les accords signés dans le cadre de la Communauté de l’Afrique de l’Est dont il est l’actuel président ou ceux signés avec l’Union Africaine dont il a assuré la présidence en 2018, ces accords ont pour ambition de faciliter la libre circulation des biens et des personnes mais Kagame ne les respecte pas en exécutant ou en enfermant les Rwandais et les Ougandais qui essayent de voyager dans les pays frontaliers comme l’Ouganda ou le Burundi après qu’il ait fermé la frontière avec ces pays.

Par Uwamwezi Cecile traduit en français par Nema Ange.